Un Agent des princes pendant la Révolution : le Marquis de La Rouërie et la conjuration bretonne 1790-1793 : d'après des documents inédits

182 LE MARQUIS DE LA ROUËRIE

songes, häbleries, fausses nouvelles : il suffit de noter ses déplacements et de résumer les rapports prolixes qu'il envoyait à Paris dans le seul but de se faire valoir.

Il n’y réussissait pas complètement, à en juger par une note conservée aux Archives des Affaires étrangères et qui est ainsi conçue :

31 octobre 1792.

AFFAIRES DE BRETAGNE. — PIÈCES SECRÈTES

Laisser aller Burthe à Jersey, puisque son voyage a un but utile.

Amuser Morillon.

Et envoyer Sicard avec des instructions sur SaintMalo et Laval.

Seul moyen de s'assurer de la confiance qu'on doit à Morillon, }

Car,

Ou l'affaire existe : il lui faut de grands moyens et une grande confiance,

Ou elle n'existe pas, et alors!

Ce qui signifie, si nous comprenons bien ces trop succinctes recommandations, qu'il faut amuser Lalligand-Morillon jusqu'au retour de Chévetel : ils inspirent l’un et l’autre si peu de confiance à ceux qui les emploient quon en arrive à se demander si l'affaire de Bretagne existe autrement

1 Archives du Département des Affaires étrangères, 1408.