Un Agent des princes pendant la Révolution : le Marquis de La Rouërie et la conjuration bretonne 1790-1793 : d'après des documents inédits

CHÉVETEL 185

tance où il faut ménager l'argent; il nous sera rendu avec usure dans tous les cas. Je vous supplie, Monsieur, de ne faire appeler au conseil que vous tiendrez sur cette affaire que les personnes qui en ont déjà connaissance, tels que MM. Hérault de Séchelles, Merlin, Langiacomi, qui a déjà reçu des notes de moi à ce sujet. La moindre indiscrétion me coûterait infailliblement la vie. Ce serait peu de chose, si, en la perdant, j'entrainais avec moi dans la tombe les scélérats qui infectent (sic) ce malheureux pays. Veuillez adresser la réponse que vous voudrez bien me faire à M. Lemoyne, accusateur public, à Rennes !.

Comme il ne reçoit pas d'argent, il revient à la charge quelques jours plus tard :

J'attends depuis le 4 novembre la réponse que vous m'avez fait espérer par le retour du courrier que je vous ai envoyé à cette époque. Il m'est impossible, manquant de fonds, de me soutenir plus longtemps dans ce pays. Tout paraît tranquille et attend le courant d'avril prochain pour se déterminer ?.

Et le Ministre répondait par le retour du courrIÈRS Je ne vois pas, d’après ce que vous me marquez, d'inconvénients à votre retour à Paris, où il sera plus facile de concerter les moyens de prévoir et de déjouer

1. Lettre de Lalligand-Morillon au Ministre, 31 octobre 1192. Archives des Affaires étrangères, 1408. 2, Archives du Département des Affaires étrangères, 1408.