Un Agent des princes pendant la Révolution : le Marquis de La Rouërie et la conjuration bretonne 1790-1793 : d'après des documents inédits

208 LE MARQUIS DE LA ROUËRIE

occupait. Cette pièce, dont la porte ouvrait sur un corridor, donnait, par une seule fenêtre, sur le polager; elle contenait deux lits : l’un, placé à gauche de l’entrée, l’autre dans une vaste alcôve dallée de briques. La Rouërie et Saint-Pierre s'établirent là : Loisel alla dormir dans une autre partie du château.

Le lendemain, Saint-Pierre ne put se lever : l'excès de fatigue, la pluie glacée avaient occasionné un refroidissement ; il s’évanouit plusieurs fois dans la journée et souffrait de violents maux de tête. Comme il lui était impossible, en cet état, de remonter à cheval, il fut décidé que le marquis attendrait au château le rétablissement de son domestique; Loisel partit donc seul avec les chevaux et se chargea d'inviter, en passant à Plancoët, le chirurgien Morel! à venir à la Guyomarais. L'indisposition de Saint-Pierre ne dura, d’ailleurs, que peu de jours? ; le marquis le

l. Jean-Baptiste Morel, maitre en chirurgie à Plancoët, diplômé à Rennes le 4 décembre 1782.

Dans son interrogatoire, le 95 février 1193, Morel confond à dessein les deux malades qu'il a soignés; mais il est bien certain qu'il fut appelé au chevet de Saint-Pierre, puisqu'il donne, du premier malade qu'il a visité, un signalement qui ne se rapporte pas au marquis : « visage rond, peu de barbe, cheveux chàtain clair » et qu'il ajoute : « Je l'ai cru un domestique, parce que je l'ai vu servir une fois à la table du sieur la Guyomarais. » Archives nationales, W, 274.

2. Interrogatoire de M de la Guyomarais. — Archives nationales, W, 274.