Un Agent des princes pendant la Révolution : le Marquis de La Rouërie et la conjuration bretonne 1790-1793 : d'après des documents inédits

210 LE MARQUIS DE LA ROUËRIE

Le docteur trouva très grave l'état du malade : il diagnostiqua une fièvre putride et bilieuse : sans ordonner un traitement, il laissa au chirursien Morel, rappelé en consultation, une ordonnance assez vague ! : celui-ci, après le départ deson confrère, posa au marquis des vésicatoires, dont l'efficacité amena une amélioration sensible : on était au 24 janvier.

Le soir de ce mème jour, vers huit heures, M. de la Guyomarais, presque rassuré, se trouvait avec sa femme et Agathe dans le salon du rez-dechaussée : cette pièce a deux fenêtres se faisant face, l'une sur la cour, l’autre sur le jardin potager. M. de la Guyomarais s’efforçait de faire partager aux siens l'espoir de la guérison prochaine de son hôte: tous trois causaient presqu'à voix basse, lorsqu'un coup violent, frappé au volet fermé de la fenêtre du jardin les fit tressaillir en même temps qu'une voix qu'on ne reconnut pas cria du dehors :

— Si vous avez quelque chose à cacher, pressezvous : une fouille sera faite cette nuit?.

Lettre de Petitbon, juge de paix de Plédéléac. — Archives nationales, W, 215.

© Interrogatoire de Morel. — Archives nationales, W, 274.

2. « La famille de la Guyomarais ignore toujours à qui elle était redevable de cet avis : elle supposa qu'un vieux gendarme, habitant Saint-Denoual, reconnaissant d'un service que M. de là Guyomarais lui avait rendu, voulut, de cette facon, lui témoigner sa gratitude. » — Souvenirs de Casimir de la Guyomarais.