Un Agent des princes pendant la Révolution : le Marquis de La Rouërie et la conjuration bretonne 1790-1793 : d'après des documents inédits

214 LE MARQUIS DE LA ROUËRIE

halte d’un quart d'heure, reprirent le chemin de Plancoët ; dès la nuit venue, on ramenait le marquis à la Guyomarais, où il reprenait, avec SaintPierre, la chambre qu'ils avaient précédemment occupée.

Déjà le D' Taburet était venu deux fois visiter le malade; à sa troisième visite il letrouva mieux, tout espoir de guérison n’était pas perdu!. Il indiqua un traitement à son confrère, le chirurgien Morel, qui, résidant à Plancoët, pouvait fréquemment se rendre à la Guyomarais sans éveiller l'attention. Morel veillait auprès du lit jusqu'à une heure avancée de la nuit: il resta mème toute une journée en observation?. En l'absence des médecins, M" de la Guyomarais donnait des soins au marquis: celui-ci n'avait d’ailleurs rien perdu de son énergie; il s'informait des nouvelles, se préoccupant du procès du roi, des tentatives projetées pour sa délivrance : il recevait le fidèle Loisel qui, caché dans les environs, venait souvent conférer avec son maitre; une seule fois, Loisel, « qui ne se fixait jamais au château », prit part au repas des domestiques et n’ouvrit la

1, Interrogatoire de Taburel. — Archives nationales, W, 274.

Il est assez difficile de reconnaitre, d'après les déclarations des médecins, quelle était la maladie du marquis : une fièvre bilieuse et putride, — une fièvre calarrhale bilieuse, disent-ils tout d’abord : ils diagnostiquent plus tard une fluxion de poitrine.

2. Interrogatoire de Morel. — Archives nationales, W, 274.