Un Agent des princes pendant la Révolution : le Marquis de La Rouërie et la conjuration bretonne 1790-1793 : d'après des documents inédits

244 LE MARQUIS DE LA ROUËRIE

n'ont aucune connaissance de son nom, ni de l'endroit où il s’est retiré.

On appelle Amaury de la Guyomarais, puis son frère Casimir: le premier sait qu’un étranger, étant probablement des relations de son père, a passé quelques jours au château et qu'il y a été malade: mais, s’il ne s’y trouve plus aujourd’hui, c’est assurément qu'il est parti. Il certifie, non sans une certaine malice hautaine, que cet étranger « n’a manqué d'aucun soin ». Casimir se contente de répondre non à toutes les questions.

Mais voilà qu'un tumulte se produit dans le corridor : les gendarmes retiennent Perrin, qui à passé la nuit à boire ; il est ivre, il veut parler au citoyen juge; il demande à compléter sa précédente déclaration : on l’introduit et le malheureux, d'une voix pâteuse, affirme que le prétendu serviteur du marquis de la Roüerie, Fricandeau, est un nommé Loisel, contrôleur des actes à Plancoët, et que le marquis avait avec lui un autre domestique, nommé Saint-Pierre. Iln’en dit pas plus long pour le moment et redescend à la cuisine.

La procédure se poursuit : Agathe de la Guyomarais se refuse à répondre; malade elle-même et forcée de garder la chambre, elle n'est au courant de rien, Sa sœur Hyacinthe n'est pas interrogée ; une de leurs amies, M'"° de Villepaye, en visite à la Guyomarais depuis une quinzaine de jours, ne