Un Agent des princes pendant la Révolution : le Marquis de La Rouërie et la conjuration bretonne 1790-1793 : d'après des documents inédits

LA FOSSE-HINGANT 281 rité, la sœur Marie-Anne, leur apporta, cachées dans la piécette de son tablier et enveloppées dans un linge d’autel, cinq hosties consacrées!. Lalligand avait là, décidément, de piètres clientes.

Cet échec ne le découragea pas ; comme il n’y avait pas de temps à perdre s’il voulait utiliser son séjour en Bretagne pour entamer quelque nouvelle spéculation, il laissa à la Tour-le-Bat ses ingrates prisonnières de la Fosse-Hingant et se mit en quête de nouveaux exploits.

Bien que ses conversations avec Chévetel lui eussent appris les noms de bon nombre de conjurés, la manière d’agir demandait, pour être productive, un certain flair.

Après mûres réflexions, son choix s’arrêla sur Thérèse de Moëlien ; il savait que Desilles avait confié à la cousine du marquis mille louis d’or, reliquat des fonds de la conjuration ; Thérèse était au surplus assez gravement compromise pour ne pas hésiter, lorsqu'elle se verrait en danger, à payer largement un sauveur. Lalligand estimait l'affaire facile et lucrative, et il ne se trompait pas.

Malheureusement, soit qu'il ne pûl imposer silence à ses fanfaronnades habituelles, soit qu'il crût prudent de faire valoir à l’avance l'importance

J. Journal de Rennes, 1841.