Un Agent des princes pendant la Révolution : le Marquis de La Rouërie et la conjuration bretonne 1790-1793 : d'après des documents inédits

LA FOSSE-HINGANT 287 à sa guise, si bien que Lalligand, écœuré de l'ingratitude humaine, prenait le parti de ne plus se mèler de rien et faisait part de sa détermination au premier commis des Affaires étran-

gères :

Je vous préviens, mon cher ami, que je pars aujourd'hui à midi pour me rendre à Paris.

Que je n'emmène pas les prisonniers, parce que cela ne plail pas et parce qu'il n'y a pas assez de force à Rennes.

J'ai essuyé des tracasseries et des humiliations de tous les genres.

Je me suis regimbé comme un bougre ; enfin je pars, et tout cela s'arrangera peut-être quand nous serons ensemble.

Il ne partit pas cependant, et, le 3 avril, un nouvel arrêté du Comité de Sûreté générale ? vint

1. Lalligand à Ysabeau, reçue le 29 mars. — Archives du Département des Affaires étrangères, 1410.

2. CONVENTION NATIONALE COMITÉ DE SURETÉ GÉNÉRALE ET DE SURVEILLANCE DE LA CONVENTION NATIONALE

Du 3 avril 1793.

« Sur les renseignements fournis par le citoyen LaligandMorillon relativement aux causes qui ont entraîné l’inexécution du décret du (sic) qui ordonne la translation à Paris des prisonniers contre-révolutionnaires détenus à Rennes,

« Le Comité de Sûreté générale invite le Conseil exécutif à faire exécuter sans aucun délai ladite loi.

« Lecomre-Puyraveau, L. MartBoN-Monraur, INGRAND, ALQUIER. » Archives du Département des Affaires élrangères, 1410.