Un Agent des princes pendant la Révolution : le Marquis de La Rouërie et la conjuration bretonne 1790-1793 : d'après des documents inédits

288 LE MARQUIS DE LA ROUËRIE

couper court à toutes les tergiversations en ordonnant, d'une façon formelle, le transfèrement immédiat, dans les prisons du Tribunal révolutionnaire, des prévenus de l'affaire de Bretagne.

On partit le 22 avril au matin : M°° de Virel et ses sœurs avaient obtenu de voyager dans la voiture de leur père! ; les autres accusés étaient sur de la paille, dans des chariots? ; les hommes seuls étaient enchainés?. Une centaine de gendarmes et de gardes nationaux formaient l’escorte que conduisaient Sicard et Lalligand, redevenus amis.

Celui-ci ne renonçait pas à spéculer sur la malheureuse situation des dames Desilles : il supposait que, peu chargées par son procès-verbal, elles avaient quelque chance d'échapper à une condamnation capitale ; il lui serait facile, après l’acquittement, de les persuader qu’elles devaient la vie à ses bons offices ; et, dès maintenant, il se ménageait leur reconnaissance en leur témoignant un

1. Journal de Rennes, 1847.

2. Souvenirs de Casimir de la Guyomarais.

3. Les prisonniers étaient au nombre de vingt-cinq: il n’est pas inutile de rappeler leurs noms :

M. et M de la Guyomarais, leurs fils Amaury et Casimir, Micault de Mainville, frère de M“ de la Guyomarais, Francois Perrin, Thébault de la Chauvinais, Julien David, Taburet, Morel, Lemasson, Picot de Limoëlan, M de la Fonchaïs, de Virel d’Allerac, nées Desilles, Morin de Launay, Locquet de Granville, Groult de la Motte, Thomazeau, Thérèse de Moëlien, Vincent, Lavigne-Dampierre, Petit perruquier, Briot père et fils.