Un Agent des princes pendant la Révolution : le Marquis de La Rouërie et la conjuration bretonne 1790-1793 : d'après des documents inédits

LA FOSSE-HINGANT 289

intérêt de tous les instants. C'était à lui qu'elles étaient redevables de la faveur du carrosse, et, comme elles s’étonnaient de ne pas voir Chévetel au nombre des prisonniers, il leur avait conté que le médecin, parvenu à s'échapper, devait tenter, en cours de route, de délivrer ses amis!.

Le soir du premier jour, on arriva vers sept heures à Vitré ; les prévenus furent conduits à une auberge située « sur la petite place plantée de tilleuls qui borde les fossés? ». Toute la population de la ville* se pressait dans les rues ; au moment où le convoi pénétrait sur la place, quelques cris de mort s’élevèrent ; mais Lalligand commanda à ses hommes de mettre sabre au clair, et la foule se tut aussitôt.

Le lendemain, on s'avança jusqu'à Laval ; Sicard et Lalligand écrivaient de là ‘au Ministre :

Nous voilà rendus, avec notre convoi; mais non sans de très grands embarras : nous prenons nos mesures pour qu'on ne guillotine personne en route; il faut conserver ces belles têtes pour Paris. Demain, nous repartons à sept heures.

Les Commissaires sans-culottes, Larzieaxp-Moriccox, Sicaro “.

. Journal de Rennes, 1847.

. Journal de Rennes.

. Plusieurs milliers de personnes, dit le Journal de Rennes. . Archives du Département des Affaires étrangères, 1410.

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