Un agent secret sous la révolution et l'empire : le Comte d'Antraigues, стр. 293

VIE DE SOCIÉTÉ ET DE FAMILLE.

12 o Me

III

VIE DE SOCIÉTÉ ET DE FAMILLE.

Les relations mondaines de d’Antraigues, à Dresde, étaient conformes à la nature de sa vie publique et de sa situation privée. Il se montrait plus ou moins ouvertement, selon les circonstances, chez les ministres des puissances en guerre ou en délicatesse avec la France. On le vit, au moins durant les premiers temps de son séjour, chez Mmes Léontiev, Strogonov, Narischkine, qui tenaient la tête de la colonie russe, et chez lui, le mari de la Saint-Huberty recevait les artistes de l'Opera buffa attirés par la réputation de l'ancienne chanteuse. Il habitait, en 1805, une maison où un autre couple de déclassés était venu trouver un refuge; c'étaient le prince Basile Troubetskoï et la princesse de Rohan-Guéménée, fille du dernier duc de Courlande, celle-ci en instance de divorce pour épouser celui-là. Étrange femme assurément que cette sœur de la duchesse de Dino, qui compta trois maris parmi ses amants, plus nombreux que ses années (1)! Ce fut chez d'Antraigues que la princesse

(1) Catherine-Frédérique-Wilhelmine-Bénigne, princesse de Courlande, duchesse de Sagan, l’ainée des quatre filles du dernier due de Courlande, née le 8 février 1781, épousa : 1° le prince de Rohan-Guéménée (23 juillet 1800); divorca le 7 mars 1805 ; 2° le prince Basile Troubetskoï (5 mai 1805) ; divorca en 1806; 3° le comte de Schulembourg-Witzembourg (8 octobre 1819). En 1827, elle se fit catholique pour obtenir du Pape l'annulation de son troisième mariage. Elle mourut le 29 novembre 1839. On a pu-