Un collaborateur de Mirabeau : documents inédits

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Si je parlais iei dans un concile, devant des prêétres rassemblés, c’est dans l’histoire du célibat des prêtres, c’est dans l’histoire des conciles mêmes où ce célibat fut ordonné, c’est dans ce tableau de temps déplorables où cette étrange mesure fut consacrée, c’est dans ses causes, dans ses moyens et dans ses effets, que je puiserais les armes sans nombre pour la combattre, pour en triompher. Mais je parle à des législateurs qui voient dans cette question les rapports sous lesquels la politique doit l’envisager et je neme permettrai que les détails historiques nécessités par mon sujet.

Qu'est-ce que le mariage? C’est un contrat civil suivi d’une cérémonie religieuse ; contrat lié à l’ordre essentiel de la société, dont tous les effets se rapportent à elle et qui sous tous les rapports est dans le domaine des lois temporelles.

De quelle manière, à quelles fins la religion intervient-elle dans le mariage? La religion consacre le mariage; elle le bénit, mais elle n’en constitue pas l'essence; elle en proclame la légitimité, elle marque du seeau publie de l'honneur et de la décence la cohabitation de ceux qu’un contrat particulier a déjà liés.

I] suit de là que les questions relatives à ce contrat civil, les lois pour le permettre ou pour le défendre, pour en déterminer les règles ou les conditions, ne peuvent regarder la puissance spirituelle; que tout ressortit ici au temporel, et que les dogmes, les opinions religieuses restent dans leur entier, que les