Un collaborateur de Mirabeau : documents inédits

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objets de la foi ne souffrent aucune atteinte, quand la puissance temporelle s'empare des questions matrimoniales, quand elle les règle et les ordonne, comme elle le juge convenable pour le bien public commun. Alors l'office de l'Eglise, quand toutes les conditions légales sont remplies, c’est d'y apposer son sceau, de sanctifier l’état du mariage, de rendre plus sacrés les nouveaux engagements du citoyen et de lui en faire un devoir de conscience et de religion.

Quand donc, Messieurs, le pouvoir législatif reprend à lui toute cette partie de l’économie civile qui concerne le code matrimonial, il ne fait que rentrer dans ses droits primitifs inaliénables, dans les droits que l’Eglise dut toujours reconnaître et ne put jamais s'approprier.

Ainsi, Messieurs, ne craignez pas d’être accusésici de porter la main à l’encensoir. L’ignorance même woserait nous faire ce reproche. Ceux qui prétendraient autoriser le célibat des prêtres par la religion, confondraient d’une manière impie les commandements du Ciel et les fantaisies des hommes, ils se montreraient peu dignes de cette religion même qu’ils croiraient défendre.

Que nous diraient ces défenseurs religieux du célibat des prêtres, quand nous leur citerions vingt passages de la loi chrétienne où le mariage en général est mis en honneur, et que nous les défierions de nous citer une seule loi où le célibat des prêtres soit ordonné; quand nous leur dirions qu’en aucun en-