Un collaborateur de Mirabeau : documents inédits

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droit des évangiles, on ne voit à cet égard une loi à part, une loi différente pour les prêtres et pour les fidèles ; quand nous leur dirions que tous les apôtres, si lon en excepte un ou deux, étaient mariés; que saint Pierre nommément, que nous regardons comme le fondateur de l'Eglise, était marié; qu’il y est question plusieurs fois, dans les livres saints, d’évêques, de diacres mariés, que tout l’ordre qui leur est donné sur le mariage, c’est de vivre d’une manière irréprochable, étant maris d'une seule femme?..…"Voilà le christianisme ; voilà la puissance spirituelle dans sa source : elle autorise le mariage de ses ministres par les préceptes, par l’exemple, elle appelle l’état du mariage saint et respectable. La religion aurait craint

de repousser la foi, de se détruire elle-même si elle avait contredit par son langage la voix éternelle et irrésistible de la nature.

Et voyez les premiers siècles de la religion, dont l’Eglise regrette tous les jours la pureté, et qui étaient Vâge d’or du christianisme : ce sont les mêmes règles, les mêmes exemples, la même doctrine et les mêmes mœurs. La loi du célibat des prêtres y était inconnue. Les évêques, les diacres édifiaient leurs Eglises, servaient de modèle aux fidèles, étaient respectés de tous, en vivant dans les liens sacrés du mariage, en pratiquant à la fois les vertus de ministres, d’époux et de pères.

Quand est-ce donc que cette étrange idée de perfection, qui consiste dans le célibat, s’empara de l’es-