Un collaborateur de Mirabeau : documents inédits

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beaucoup fait pour la fortune même du clergé, quand vous l’aurez admis au mariage ? On ne verra plus les pères faire des parts si inégales dans leurs familles ; en vouer une partie à la stérilité et, pour flatter l’orgueil de leur nom, accumuler sur une seule tête toute leur fortune. Un père, en destinant son fils à l'Eglise, verra en lui un chef de famille qui a des droits à un partage égal des biens domestiques. Qui sait même si cette considération n’amênera pas un changement heureux pour les mœurs dans éducation privée, et s’il n’en résultera pas moins de prédilection dans les seins paternels, plus de fraternité entre les divers rejetons d’une même famille ?

Sans doute aussi, Messieurs, vous ne défendrez pas à l’épouse destinée au bonheur d’un homme d'Eglise, d'accompagner les vertus conjugales de quelques faveurs de la fortune. Vous ne défendrez pas aux parents d’un bon curé, père de famille, de le compter alors pour quelque chose dans leur succession, d’envisager en lui sa postérité. Un curé ne Pourra-t-il pas encore, dans la suite des temps, se donner pour aide dans ses fonctions, pour vicaire, un de ses enfants dont le salaire sera une nouvelle ressource domestique ? L'ordre enfin, l’économie, la frugalité, qui sont une source de richesse, naîtront d’ellesmêmes dans ces ménages fortunés Pour y maintenir l’honnête nécessaire.

Une autre ressource se présente, et cette considération me paraît digne d'arrêter un moment vos re-