Un diplomate d'il y a cent ans : Frédéric de Gentz (1764-1832)

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croyons simplement que Gentz, pour mieux faire apprécier la portée de ses arguments, emploie le langage qu’on parlait autour de lui, mais qui n’est plus le sien dès qu'il s’agit d'ouvrages à caractère scientifique. Ce serait se faire une illusion, croyonsnous, que de se représenter d’après le Projet d'une Déclaration de Louis XVIII, ou la lettre à Gustave IV, Gentz comme un des soutiens de ce que l’on a appelé les « bouddahs de la légitimité ». [na jamais été légitimiste au sens ordinaire, métaphysique ou presque supraterrestre du mot. En 1814, il proposera avec Metternich de maintenir Napoléon sur le trône, et de ne pas appeler les Bourbons. L'alliance qu’il fit avec les représentants de la vieille monarchie fut une alliance d'occasion. Au cours de sa lutte contre la domination napoléonienne, qui à eu sa raison profonde dans la destruction de l’équilibre européen et son désir de le rétablir, il se servit de tous les appuis qu'il trouva. Le langage qu’il est amené à employer a peut-être parfois légèrement modifié sa manière de voir. Maïs d’une façon générale, c’est dans les principes indiqués au chapitre précédent qu’il faut rechercher les lignes directrices de sa conduite.

Ne pouvant agir sur le ministère, Gentz adressa un mémoire à l’archiduc Jean, qu’il savait bien disposé pour lui. Il y critique la politique Colloredo-