Un diplomate d'il y a cent ans : Frédéric de Gentz (1764-1832)

Cobenzl, et y prêche l’union de l’Autriche et de la Prusse, le seul moyen, d’après lui, d'arriver à vaincre la France.

Tous les jours, sa passion antinapoléonienne augmente. À la veille de la guerre de 1805, préparée sans sa connaissance, a lieu une réconciliation entre Cobenzl et lui. Mais il est certain que ce n’est ni son mémoire sur la réunion de Gênes, ni celui du mois d’août 1805‘, qui ont contribué à amener les décisions du gouvernement autrichien. Du jour où la guerre a éclaté, Gentz oublie toute son animosité contre le ministre et, dans les Fragments, il entreprend de justifier la résolution prise par l’Autriche. La capitulation de Mack, à Ulm, fut pour lui une déception qu’il ressentit vivement. Sa principale préoccupation est de maintenir le courage chancelant, de donner confiance à ses amis d'Angleterre. « Maintenant, écrit-il à Hammond*°, il s’agit de savoir quel parti on peut tirer des circonstances embarrassantes, mais non pas désespérées dans lesquelles nous nous trouvons.» D’abord ne pas perdre la tête, ensuite il faut refaire l’armée; il est

1. Voir Mémoires et lettres inédits. Ed. Schlesier, 1841. D'une part, p. 61-70; d'autre part, p. 73-78.

2. Mitleilungen des Instituts für ôsterreichische Geschichtsforschung. XXI. Briefe von Friedrich von Gentz, aus den Jahren 1806-1808, mitgeteilt von Alfred Stern. Voir la lettre VI. Vienne, 23 octobre 1805, surtout p. 122 et suiv.