Un diplomate d'il y a cent ans : Frédéric de Gentz (1764-1832)

— 198 —

nécessaire que « l’archiduc Charles frappe un grand coup en Italie ». Enfin, on doit s’assurer l’appui de la Prusse. Au lendemain d’'Ulm, Gentz voit encore des moyens de préparer le triomphe final. Il se peut qu’il ne soit pas en réalité toujours aussi optimiste qu’il en a l’air. Cependant, il croit qu’on pourra sauver la situation. Austerlitz lui donne tort. Mais il ne désespère pas, et, fuyant devant l’ennemi vainqueur, il vient se réfugier à Dresde où, pendant quelques mois, il va être en rapports constants avec tous ceux qui partagent ses espérances en Allemagne !.

A ce moment, l’évolution de sa vie aurait pu suivre une nouvelle courbe. Pour la première fois depuis son arrivée à Vienne, Gentz se remettait à publier deux ouvrages, son activité d'écrivain politique, de pamphlétaire, semblait reprendre, le publiciste renaissait en lui. Mais ce changement fut de courte durée. À Dresde, Gentz avait vécu avec des hommes de lettres, des penseurs; rentré en Autriche, il allait être repris dans l’engrenage du fonctionnarisme et des relations politiques semi-officielles. Auparavant, il devait avoir pour la première fois l’occasion de s’essayer dans la grande politique. Au commencement de l’automne de 1806, la guerre

1. Nous reviendrons sur ce séjour à Dresde dans le chapitre suivant.