Un diplomate d'il y a cent ans : Frédéric de Gentz (1764-1832)
considérer le Gentz de cette période. Afin de prendre quelques exemples très différents, notons que les racontars de la comtesse de Fuchs ‘, les conversations du grand chambellan de Saxe Friesen ?, sont conformes à ce point de vue aux remarques de Pictet de Rochemont dans les rapports qu’il envoie au gouvernement de Genève *.
Pour se faire une idée exacte du personnage au moment de l'apogée de sa notoriété mondaine *, il est bon de compléter ces traits par les quelques
1. August Fournier. Die Geheimpolizei aus dem Wiener Kongress. Wien und Leipzig 1915. (En dehors d’une excellente introduction précisant les résultats acquis par une publication de ce genre, ce livre contient : 1. des rapports de police, résumés de conversations surprises, parfois potins de salon qui circulent et auxquels il ne faut sans doute pas toujours attacher une trop grande valeur; 2. des lettres interceptées qui ont été recopiées pour renseigner la police secrète autrichienne; celles-ci sont d'autant plus précieuses que bien souvent l'original a été perdu.) Voir le rapport de police du 5 février 1815, notamment le mot de la comtesse de Fuchs sur Gentz : « Un homme vénal me fait horreur », p. 378-379.
2. August Fournier. Die Geheimpolizei auf dem Wiener Kongress, p. 385. Rapport du 9 février 1815, notamment : « Der verdammte Kosmopolit Gentz hat uns sitzen lassen.. Der tut nichts umsonst. »
3. Charles Pictet de Rochemont et François d’Ivernois. Correspondance diplomatique, Genève et Paris 1914. Voir surtout les lettres de Pictet de Rochemont à Albert Turrettini de Villettes, secrétaire d'Etat de Genève, datées des 28-95 janvier et des 26-27 janvier 1815, notamment p. 329 et p. 332.
4. Bien que ce moment marque déjà à notre avis, par rapport aux années qui ont précédé, une décadence dans sa carrière de penseur et d'écrivain politique.