Un hiver à Paris sous le Consulat (1802-1803) d'après les lettres de J.-F. Reichardt

SOUS LE CONSULAT. 169

d’avoir laissé s’éloigner cette chanteuse qui a fait partie de leur troupe, et à désirer son retour, afin de combler, au regard du publie, le vide causé par le départ de Mile Phillis.

Non! je ne digère pas cette signora Rolando (1), qui se moque du public le plus élégant de la capitale!

(1) La signora Rolando (Louise Rolandeau), est une Parisienne, élève de Labuze, dont le nom est italianisé. Entrée à Feydeau en 1792 après un an passé à l'Opéra, elle s'était ensuite engagée dans la troupe italienne, installée salle Favart au commencement de 1802. — C'est à ce moment que Reichardt l'entend; comme il le laisse prévoir, elle reparut à Feydeau, et avec succès, pour s’en éloigner une seconde fois et faire en province des tournées très applaudies. En 1807, elle revint à ce théâtre, mais mourut bientôt, brûlée par le feu qui prit à sa robe. Malgré les critiques de Reichardt, L. Rolandeau a été loin d’être une cantatrice médiocre : si elle avait le défaut, commun alors, de crier, elle ne manquait ni d'expression ni d'intelligence de la scène.