Un hiver à Paris sous le Consulat (1802-1803) d'après les lettres de J.-F. Reichardt

SOUS LE CONSULAT. 205

Tancrède apprend qu'Isule est le prix de la victoire, alors il décline son nom; {sule, à son tour, lui décline un refus. Les choses en sont restées là, quoique le troisième acte ne fût pas encore fini : c'est la faute du parterre, il n’a pas su ménager son plaisir, il a ri et sifflé trop longtems. L'auteur s’est impatienté, il a emporté son manuscrit; on à baissé la toile et malgré les instantes sollicitations des amateurs, on a refusé de nous apprendre le sort du vaillant Clodoer, du pénitent Orovèse et de la vestale Isule; cela devait être très pathétique. Le dénouement, dit-on, retraçait l’aventure de Corésus et de Callirhoëé, sujet d'une mauvaise pièce de: La Fosse : c'est une véritable perte pour les plaisans.

« Je suis loin d'approuver, at-il dit, le désordre qui a troublé cette représentation ; mais comment supporter des parades aussi burlesques sur le premier théâtre de la nation, des descriptions aussi ridicules, un style aussi barbare, des figures aussi outrées, aussi gigantesques, un galimatias aussi inintelligible? La pièce n'a pas même figure de tragédie. »