Un hiver à Paris sous le Consulat (1802-1803) d'après les lettres de J.-F. Reichardt

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il ne peut donner ni des figues ni du miel, comme les anciens Romains, et je ne sais même pas trop encore ce que je dirai sur ce sujet. J'y songe en griffonnant ce préambule sur un énorme tas de livres qui écrasent mon bureau, et dont je n’ai pas encore eu le temps de parler. Bon! C’est précisément mon affaire. Je vais faire de ces livres-là des étrennes à donner et j'aurai donné les miennes. »

Suit une recommandation de la traduction d’Hérodote, par Larcher, — neuf gros volumes ; de la Bibliothèque géographique et instructive des jeunes gens, par Dufour, — douze volumes, parmi lesquels je trouve une traduction des Voyages pour la jeunesse, de notre Campe.

Le rédacteur se met en frais de style et d'esprit en faveur des Contes et des Fables de Guichard (1). « Écoutez, je vous le dis tout bas, voulez-vous rire beaucoup de ce que vous approuverez le moins? Lisez les Contes de M. Guichard. Mais voulez-vous lire des fables charmantes, remplies d'esprit et de finesse, voir La Fontaine en habit brodé et couvert de paillettes, devenu homme du monde et plus du tout bonhomme, plus vif, plus saillant, plus épigrammatique et pourtant moins malin et surtout moins naturel, moins sévère et moins durable? Lisez les jolies Fables de M. Guichard; ce sont de brillantes étrennes de l'esprit du jour, c’est un écrin poétique. »

Au sujet du livre de Cabanis, Rapports du physique et du

(4) Guichard (Jean-François), né à la Chartrette près Melun, en

1731, disciple de Piron, indépendant de caractère, à occupé divers emplois dont il parle dans sa pièce de vers : Mes trois états successifs :

Marine, finances, fourrages, L'un après l’autre ont été mes emplois. Dans trois métiers où sont les avantages?

Auteur de comédies, d’opéras-comiques et de poésies, fugitives. Son volume de fables et de contes est dédié à Piron : les fables se distinguent par la pointe épigrammatique; les contes sont du genre badin.