Un hiver à Paris sous le Consulat (1802-1803) d'après les lettres de J.-F. Reichardt

x AVANT-PROPOS.

Chénier, Ginguené, admirateur du général Moreau, censeur du général Bonaparte, sans méconnaitre toutefoisle mérite supérieur de « l’homme extraordinaire ». En 1792, Reichardt avait été « monarchien constitutionnel »; en 1802, ses sympathies s'adressent logiquement au groupe « d’idéologues » qui, suivant l'expression d’un judicieux historien du dix-huitième siècle, Fr. Chr. Schlosser, persistent à vouloir faire germer la graine de « doctrinaires dans l’antre de Romulus ».

À tout prendre, Les lettres de Reichardt sont l’œuvre d’un bon enfant; — une aussi belle fourchette ne saurait avoir de fiel! — elles ne révèlent nulle part le dénigrement systématique que Guilbert de Pixérécourt stigmatise, avec ses rancunes de dramaturge, dans Kotzebue, dont les Souvenirs (1804) contiennent infi-

nimentmoins de détails pris sur le vif. , Comme äl:n’est pas question, ici, d’un livre visant VE étiquette « documentée », nous n'avons pas craint de: procéder à à un certain élagage dans le texte original. Les” ‘longueurs, les digressions, les répétitions sont ‘tolérables dans une correspondance au jour le jour; elles doivent disparaitre, dès que l’on s'adresse à des lecteurs aussi pressés que ceux de notre temps. Nous avons respecté ce qui fait l'originalité et l’authenticité des Lettres de 1802-1803 : les traits de mœurs, les remarques el vues personnelles, les dissertations sur la musique et le théâtre, dissertations que l’on peut