Un hiver à Paris sous le Consulat (1802-1803) d'après les lettres de J.-F. Reichardt, стр. 398

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de ces nouvelles ; le Premier Consul n’a appris l’existence de ces libelles que par la procédure. »

Parlant plus loin du respect que se doivent entre elles les nations civilisées, le Moniteur s étonne que l’on ait pu « soutenir, autoriser et protéger » de pareilles infamies en Angleterre, et fait ressortir « l’inutilité de cette procédure d’apparat et d’ostentation ». Il rappelle qu'il existe un alien-bill qui à été appliqué à plusieurs Français expulsés par le gouvernement anglais, et conclut en ces termes : « Il suffit que les sous-ministres de lord Pelham disent sérieusement aux. pamphlétaires : N’écrivez plus; et ils se tairont, et s'ils ne le font pas, l’alien-bill donne le pouvoir de les chasser. » D’après les journaux anglais que l'on parvient à se procurer, il paraît positif que l’envoyé français à Londres, sur l’ordre formel du Premier Consul, a remis à lord Hawkesbury plusfèurs notes demandant une répression contre Peltier.

Il est possible que le Premier Consul n’ait pas demandé expressément un procès; 1l a plutôt dû songer à l’une de ces mesures attentatoires à la liberté individuelle, coutumières de ce côté-ci de la Manche, mais impraticables dans la Grande-Bretagne. L'article du Moniteur accuse en effet une grande ignorance des règles de la justice et de la procédure anglaises. L’Argus, la feuille anglaise subventionnée qui s’imprime à Paris, fait preuve d’une igno: rance semblable; elle va jusqu’à prétendre que le gouvernement anglais aurait dû interdire la souscription ouverte en faveur de Peltier, pour couvrir les frais de son procès, et défendre la publication, en anglais et en français, des actes de la procédure. :

Il eût été extraordinaire qu’un Anglais comme Goldsmith, le rédacteur de l’Argus, émit de pareilles assertions. Le Publiciste donne le mot de l'énigme, en laissant en-