Un hiver à Paris sous le Consulat (1802-1803) d'après les lettres de J.-F. Reichardt, стр. 400
SOUS LE CONSULAT. 389
l'Ourcq, qui doit alimenter d’eau potable une partie de la ville et des faubourgs de Paris. Hier, à la pointe du jour, il est parti à cheval, avec les généraux Bessière, Moncey, Lauriston, les colonels Caulaincourt, Lacuée, Rapp et son escorte habituelle, pour visiter les déblais, qui sont achevés sur la moitié de la longueur du canal. Il est revenu ce soir, après avoir couché à Lizy-sur-Ourcq (1), où sa femme avait été le rejoindre dans la soirée. Cet après-midi, il a passé à Meaux et a reçu les autorités ; le conseil municipal a voulu perpétuer le souvenir de ce passage en votant l’érection d’un monument en l'honneur de Bossuet.
Je serai bref en fait de nouvelles mondaines et théätrales. Une simple mention pour le bal et le souper offerts dimanche par notre consul Henry, un bon Berlinois. Sa maison hospitalière et l'hôtel du marquis de Lucchesini représentent honorablement la Prusse. Dans la première, on trouve la bonne bourgeoisie; dans le second, la haute société parisienne et étrangère. Parmi les membres de notre légation qui assistent Lucchesini dans ses réceptions, je dois citer le baron d’Eckarstein, dont les prévenances à mon égard sont infinies; si je l’en croyais, je dînerais tous les jours avec lui au Cercle du Commerce, et je me servirais continuellement de son équipage.
J'ai vu plusieurs pièces qui m’étaient inconnues; aucune n'est remarquable. L’opéra-comique Saint-Foix, tableau d’après nature, donné à Feydeau, n’est ni drama-
(4) Bonaparte parcourut à cheval, le 28 février 1803, tout le tracé du canal de l'Oureq; le lendemain il visita à Mareuil la prise d’eau dudit canal, et c’est à la suite de cette inspection, en traversant Meaux pour retourner à Paris, que fut décidée l'érection d’un monument à Bossuet,