Un hiver à Paris sous le Consulat (1802-1803) d'après les lettres de J.-F. Reichardt, стр. 401

390 UN HIVER A PARIS SOUS LE CONSULAT,

tique ni musical. J’ai été vexé d’y voir le bel Elleviou, condamné à boiter sur la scène, parce qu'il représentait un ex-officier des gens d’armes qui fait le métier de « diseur de vérités ». Il est payé de retour par des coups d'épée, sans compter les bourrades qui l’estropient. Michel-Ange (1) etle joli Calif de Bagdad (2) m’ont un peu consolé des mésaventures du bretteur Saint-Foix. A Louvois, l’Imbroglio et le Premier venu (3), vaudevilles insignifiants, ont été piètrement joués.

Je vous quitte pour aller entendre une œuvre nouvelle de Méhul, dont le titre est Hélène (4); on en dit d'avance beaucoup de bien. Le livret est de Bouilly, et l’on prétend que le sujet est analogue à celui des Deux Journées de Chérubin1; les maëstros vont donc se trouver en concurrence. Je ne sais si Méhul l’emportera, mais une défaite contre Chérubini ne saurait être déshonorante.

(4) Michel-Ange, opéra en un acte, musique par Nicolo-Isourd, paroles par Delrieu.

(2) Le Calife de Bagdad, opéra-comique en un acte, musique de Boïeldieu, paroles de Saint-Just, représenté en 1800.

(3) Le Premier venu, ou les Six lieues de chemin, comédie en trois actes et en prose, par Vial, représentée le 31 mai 1801.

(4) Hélène, opéra-comique en trois actes, musique de Méhul, paroles de Bouilly. L'accueil fait à cet opéra fut froid.