Un hiver à Paris sous le Consulat (1802-1803) d'après les lettres de J.-F. Reichardt, стр. 405
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l'avancement de certaines études scientifiques négligées. Il en est ainsi de la statistique, pour laquelle s’est constituée une société qui me semble bien organisée. Lalande en parle en ces termes dans une note publiée par les journaux : « Je vois avec plaisir qu’on s'occupe en France de la statistique. Le gouvernement l’encourage, une société s'établit, on publie un journal. Il y a longtemps que j'ai formé des plaintes sur notre inertie à cet égard. Dans l'annuaire de l’an VIIE, je donnai un catalogue des livres qui en traitaient, mais la plupart sont en allemand. Je crois qu'il est utile de rappeler cette indication, pour que l’on n’oublie pas qu’il faut savoir l'allemand pour savoir la statistique. Au reste, il en est de même de toutes les sciences. Je ne saurais pas l'astronomie, si je n’étais en relation habituelle avec les astronomes d'Allemagne. »
Dans la première séance, le géographe Mentelle (1) a été élu président, le D' Desgenettes vice-président. On a constitué six commissions, la dernière sous le titre : Commission de FInstruction publique et des Beaux-Arts. Statistique et beaux-arts! Comment pense-t-on concilier ces éléments disparates ?
Je ne veux pas, à l’exemple de MM. les statisticiens, reléguer les arts à la fin de mon programme épistolaire.
L’Hélène de Bouilly et Méhul a peu de succès à Feydeau. Au fait, c’est un produit médiocre, pâle copie des charmantes Deux Journées de Chérubini. La ressemblance des livrets a fait dire à un mauvais plaisant : « Hélène n’est que du Bouilli réchauffé ! La similitude a d’autant plus frappé que c’est l'excellent acteur Juliet, le « porteur d’eau » des Deux Journées, La remplit un rôle analogue
° (4) Mentelle, né à Paris en 4730, professeur de géographie à l'ancienne École militairé, JS aux Écoles centrales; de l’Institut depuis la création, à -