Un mémoire inédit de Francis d'Ivernois sur la situation politique à Genève audébut de 1791 ....

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autant de Bourgeois qu'on en pourra faire sans cependant avilir ce corps.

Un système pareil sera déjà infiniment propre à empécher le retour de ces prises d'armes dont les bruits sourds, pour être sans fondement. n'en flétrissent pas moins l'imagination et le bonheur de ceux qui y croient. Mais on n’en tarira jamais{la source] qu'en donnant à la masse une constitution qui lui soit chère et en déposant entre les mains de ses ministres des pouvoirs réprimants de la plus grande force, mais aussi d'une telle nature qu'ils ne puissent jamais en user que pour la défense et non pour l'attaque de cette constitution. Or, ces pouvoirs ne peuvent exister que dans une milice nationale constituée d’une manière légale et permanente, et liée par serment à mettre en exécution la loi martiale lorsque le gouvernement la proclamerait et lorsque les magistrats conduiraient la troupe chargée de dissiper les insurgents. Bien entendu qu'il faudrait en même temps déterminer les fonctions de la garnison, leur imposer le serment de s'y réduire et les borner à la défense extérieure d’une manière si solennelle et si expresse qu'il y eut de quoi tranquiliser les imaginations les plus faciles à s'alarmer.

Et pour rassurer d'autant plus sur l'emploi des forces militaires, peut-être serait-ce dans les nouveaux corps qui ont pris naissance qu'on pourrait trouver les tribus(?) et les moyens de fréquentation qui manquent depuis si longtemps à Genève. Pour multiplier ces moyens de fréquentation et le nombre de ceux qui seraient tentés d'en profiter, il conviendrait de leur donner certains droits dont l'exercice habituel resserra les liens fraternels et redoubla cette correspondance et ce besoin d'égards qu'il est si utile d'entretenir entre les diverses