Un mémoire inédit de Francis d'Ivernois sur la situation politique à Genève audébut de 1791 ....

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classes. Ces liens, outre les fêtes militaires, seraient une participation à l'indication de l'élection du Grand Conseil, de celle des Bourgeois et de tous les officiers militaires. La discussion de l’article des impôts présentera sans doute encore des difficultés non moins grandes que les trois grands objets qu’on vient de passer en revue, mais elle doit être inévitablement précédée de la revision de la Chambre des blés, dont le trésor, jusqu'ici, a été confondu avec celui de l'Etat, et qu'il est essentiel d’en séparer si l’on veut assurer sa résurrection. Et cette régénération tient de plus près qu'on ne pense à celle des lois politiques, car à quoi la liberté est-elle bonne quand on a faim ? Que n'abandonne-t-on pas alors pour avoir du pain ? Et à quoi servirait-il aux Genevois d'être si jaloux de toute indépendance extérieure, si leur imprévoyance à l'égard des subsistances les exposait incessamment aux caprices de ses voisins, à ses ressentiments, aux effets de son inconduite, au premier fléau passager qui peut l’assaillir ? Faut-il s’exposer à ne pouvoir se passer de leur secours dans un besoin pressant? Dire que Genève ne peut pourvoir qu'à la subsistance de la rome partie de ses habitants, n'eSt-ce pas dire que cette espèce d'existence contre nature ne peut être soutenue que par une prévoyance bien calculée, applaudie de tous les individus, à laquelle chacun d'eux s'empresserait de concourir, et qui préviendrait non seulement le danger réel des disettes, mais encore jusqu'aux fréquentes alarmes que cause le plus léger aperçu de ces disettes.

Sont-ce là les caractères de l’organisation de la Chambre des blés ? Quelque justice qu'on soit disposé à rendre au but de cet établissement et surtout à l'intégrité de