Un missionaire de 93 : Marc-Antoine Baudot : son róle politique, ses missions, ses mémoires ou notes historiques
Le 24 juillet 1815, seize jours après la rentrée de Louis XVIII, avait paru une ordonnance traduisant devant les Conseils de guerre, ou condamnant à l’internement dans des lieux désignés par la police, en attendant que les Chambres eussent statué sur leur sort, cinquante-sept généraux, officiers, anciens députés, ou anciens fonctionnaires, compromis pendant les Gent jours. Cette ordonnance se terminait par la promesse formelle que les désignations nominales qu'elle contenait ne pourraient jamais être étendues à d’autres, pour quelque cause, et sous quelque prétexte que ce püt être, autrement que dans les formes et suivant les lois constitutionnelles, auxquelles il n’était dérogé que pour ce cas seulement. Cette déclaration si précise pouvait donner l'espoir que des proscriptions nouvelles devenaient impossibles ; ce n’était qu'un mensonge. Cette ordonnance du 24 juillet 1815, loin de fermer irrévocablement la porte aux vengeances, fut le début de la réaction. Quelques mois plus tard, alors que bien du sang avait été déjà versé, les réacteurs, emportés par leur furie de représailles, s’appuyèrént sur cette même ordonnance pour exiger une nouvelle proscription légale. Les termes de l’article 2.leur fournirent le prétexte de leur criminelle proposition. Ils disaient : « l’article 2 décide formellement que les « Chambres séalueront sur ceux des individus « compris dans cet article, qui devront ou sortir du « royaume, ou être livrés à la poursuite des tri« bunaux; or, ces individus attendent encore la