Un missionaire de 93 : Marc-Antoine Baudot : son róle politique, ses missions, ses mémoires ou notes historiques
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de ce travail, que ces Notes historiques avaient été léguées par leur auteur à Edgar Quinet. L'illustre écrivain, dans son ouvrage la Révolution, nous fait connaître les circonstances dans lesquelles ce legs lui fut fait par le Conventionnel. « En 1838, je me € trouvai au lit de mort de l’un de ces survivants de € la Convention qui avait le plus agi dans les missions € aux armées. C'était Baudot. Il me dit qu'avant de € mourir, il avait voulu me voir pour me contier ses € Mémoires, qu'on y verrait un commentaire des « actes et des pensées les plus secrètes des divers € partis dans la Convention. Me retenant par le bras, « et réunissant toutes ses forces dans un dernier re€ gard, il ajouta : « Croyez que le premier mot de « notre histoire n’a pas encore été écrit. Saint-Just « et moi, nous mettions le feu aux batteries de Wissembourg. On nous en savait beaucoup de gré. Eh bien ! nous n’y avions aucun mérite. Nous savions parfailement que les boulets ne nous pouvaient « rien. » Sur cela il se tut, et je pris congé de lui « pour toujours.
« En réfléchissant plus tard à ces étranges paroles, € je me suis expliqué bien des faits que je ne pou€ vais saisir auparavant. Ce qui me surprit, quand je « les répétai, c’est qu’elles n'étaient plus comprises € par nos contemporains. Même les révolutionnaires « les plus ardents les rejetaient, comme une supersti« tion vaine. Le mot que ce mourant trouvait si « simple devenait une risée pour les hommes les € plus emportés de notre âge : Nous savions que les
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