Un missionaire de 93 : Marc-Antoine Baudot : son róle politique, ses missions, ses mémoires ou notes historiques
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« boulets ne nous pouvaient rien. Quelle foi dans ce « qu'ils appelaient les principes ! Comme ils sen« taient que c’était là une armure invincible, non pour « eux, mais pour la France ! Cette foi, cette armure « magique, devint celle des armées. Ce fut d’abord « toute leur stratégie, quand, vaincues, brisées, elles « rentraient en lignes, invulnérables et immortelles. « Dans l'homme qui me parlait, cinquante ans de « désastres privés, de reniements, d’exil, de malé« dictions, n'avaient pas extirpé cette foi. Elle avait « dû se cacher, s’ensevelir sous mille déguisements, « et surtout dans le silence ; Mais, à ce dernier mo- € ment, elle éclatait de nouveau, comme le fond de « la conscience, en présence de la mort immi« nenie. » (1)
Ce ne fut qu’en 1863, qu'Edgar Quinet, encore en exil, entra en possession du manuscrit. Son ouvrage la Révolution était terminé, et sur le point d'être livré à l'impression. « Au moment de l'impression, dit-il, « j'ai reçu des Mémoires inédits qu'un membre de la « Convention m'avait légués il y a. trente ans. Ce « sont les seuls mémoires authentiques de certaines « parties de la Révolution, et leur auteur était un « homme d’infiniment d'esprit » (2). Le philosophe étudia l’œuvre du Conventionnel, et compléta ou rectifia la sienne au moyen des renseignements que lui fournit le manuscrit, dans lequel il trouva,
(1) Edgar Quinet. -— La Révolution, Tome III, p. 191-199. (2) Edgar Quinet. — Lettres d'exil, à Buloz, Tome II, p. 401.