Une mission en Vendée, 1793

UNE MISSION EN VENDÉE, 1193. 7

serve qu'il a besoin de quelques fonds, tant pour les représentations gratuites que pour le local à faire préparer à la Société, qui même exigerait une somme d’environ quinze mille livres. Le comité de surveillance étant mal avec la municipalité, qui a des liaisons très suspectes, estsouvententravé par elle dans la recherche des intelligences des mauvais citoyens avec nos ennemis. Le bataillon de Rouen opprime le peuple et sert les riches ; il faudrait que les gardes nationales d'Yvetot et de Caudebec concourussent à la défense du Havre. Les bateaux pêcheurs dans l'étendue de la côte sont en partie plus anglais que français, etservent parfois euxmêmes d’espions à nos ennemis ; mais tous les pilotes du Havre sont bons. Le comité me prie de demander pour lui au Comité de Salut public, que tous les fers inutiles, qui sont dansle district de Montivilliers, soient laissés à sa disposition, pour en faire fabriquer des piques, jusqu'à la concurrence de quinze cents.

Du comité de surveillance je vais à la Société populaire, où je parle de la nécessité de réunir tous les patriotes, de bien veiller avec eux pour déjouer les muscadins et les royalistes. Je rappelle l'engagement sacré qui lie les sociétés patriotiques de sauver la patrie, quand presque toutes les autorités constituées la trahissent. Un noble enthousiasme s'empare des esprits, la Société se lève tout entière et jure de rester ferme à son poste et desauver la République.Je montre la nécessité de multiplier les sociétés populaires et de réveiller leur énergie. La disette des clubs et le refroidissement de quelques-uns est une des grandes causes de l’égarement de l'esprit public. Je fais arrêter que la du Havre enverra une commission dans les pet ou villages des environs, et d’abordà Montivi