Une mission en Vendée, 1793

344 UNE MISSION EN VENDÉE, 1193.

embrasser sa femme dans le voisinage, en promettant de revenir. Le soldat lui permit. L'homme revint. Le soldat fut touché de ce trait, et lui dit : « Tu m'as l’air d’un bon b...… Va-t’en! ») +

Grignon m’enjoignit de le suivre à la Flocelière dont j'étais maire. Joffris de lui donner une liste des grands coupables.

Il me dit que c'était inutile. Il fit égorger 6 hommes de ma Û

commune sans me consulter. La troupe pilla, incendia et saccagea à tort el à travers, Une fenime patriote fut coupée en morceaux avec sa servante, ainsi que deux vieilles femmes dont l’une était en enfance depuis plusieurs années. Je ne mentionne pas les cadavres épars faits par le soldat. On viola les femmes et même 30 passèrent sur une ; 70 ans, un œil poché et plusieurs désagréments n’en exemptèrent pas une autre,etc. 4 pages de, etc... 19 prisonniers envoyés du Bonpère et faits par la garde de cette commune furent égorgés ; on en fusilla encore 5 peu coupables. D'une seule métairie de la Flocelière 60 à 80 hommes, femmes et enfants se retiraient à La Chataigneraie avec des laissez-passer de la municipalité de SaintMarc. 6 soldats les’ arrêtent, les conduisent à la Flocelière. Grignon fait casser la tête à 6 hommes, et ne renvoya que les vieillards, les femmes et les enfants. On refusa de rendre aux femmes et aux enfants l’argent que les morts avaient, Grignon me dit qu’en entrant dans la Vendée il avait juré d’égorger tout ce qui se présenterait à lui, qu’un patriote n’étail pas censé habiter ce sol, que d’ailleurs la mort d’un patriote était peu de chose quand il s'agissait du salut public. Je lui dis que cette dernière proposition était une vérité, mais qu’il ne fallait pas en abuser, du reste, qu'il y avait bien des patriotes qui pour le bien public affrontaient… Grignon voulut aller à Pouzanges. Il me prit pour son guide. Il y avait de jolies prisonnières au château. Après diner, Grignon et l'état-major allèrent prendre le café de Cythère avec elles, et des soldats qui y avaient été (secondairement sans doute) criaient en sortant, d’une manière dont je ne puis rendre l'énergie, qu’ils avaient joui de 4 filles. Trois furent fusillées ; l’une d’elles fut élargie, et j’ai entendu Grignon lire une lettre, je ne sais de qui, où il était dit : « J'ai élargi ta belle »; et Grignon ajouta en riant qu’elle élait plutôt à celui qui écrivait. — Un soldat dit à une jeune fille prête à être fusillée, que si elle voulait l’épouser el le

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