Une offrande Genevois à l'Assemblée nationale

28 OTTO KARMIN :

les Genevois, il est de notre devoir de vous prévenir, Monsieur, qu'un grand nombre de nos compatriotes nous ont chargé de nous adresser en leur nom à l’Assemblée Nationale,

Aussitôt que les objets si urgents dont cette Assemblée s'occupe actuellement pour le bonheur de la France seront réglés, nous nous proposons de réclamer de sa part une attention que les malheurs de notre patrie et leurs causes sollicitent également de l'humanité des Représentants de la Nation et de leur justice.

Gette réclamation aura principalement pour objet la quatrième Garantie qui vient d’être accordée à l’Aristocratie de Genève, et à laquelle les Donateurs font probablement allusion, en parlant des bienfaits de la France.

Nous montrerons qu’en privant le très-grand nombre des Citoyens Genevois de tous les droits inhérents à la liberté, cette Garantie efface cette petite République du rang des Etats-Souverains, pour protéger chez elle une forme de Gouvernement organisée sur ce principe, autrefois inconnu aux Genevois, qu'avant de songer à mériler la confiance publique, il faut avoir en mains les moyens de s'en passer.

La demande de celte Garantie a été faite au nom de la République entière, parce que les Magistrats ont trouvé le moyen de la comprendre dans la misérable Transaction qu'ils firent approuver, in globo, à leurs Concitoyens, en Février dernier, dans un moment de confusion, de vertige et de crainte, et que ceux-ci ne furent pas libres de séparer cet objet des autres, qu’on proposait à leurs suffrages.

Jamais elle n’eût été accordée, ni par la Cour de Turin, ni par le Canton de Berne, si le Cabinet de France n'avoit ron seulement donné l’exemple de cette nouvelle intervention, mais encore employé son influence sur ces deux Etats pour les déterminer à y prendre part:

Cette conduite, que vous aurez peine à comprendre, Monsieur, est l'effet des sollicitations actives et continuelles des Aristocrates Genevois auprès des Ministres du Roi, principalement auprès de M. Necker.

Nous ne voulons pas dire que le don annoncé comme l'effet de leurs égards particuliers pour ce Ministre, soit ou le prix de sa complaisance, ou une condition sans laquelle la Garantie n’auroit pas eu lieu; mais nous aflirmons, comme des faits notoires dans Genève, que les dernières assurances données par M. Necker aux Magistrats Genevois, sur l'obtention de la Garantie, coïncident pour le temps avec l'invitation qui leur à été faite en son nom, de s'intéresser dans la contribulion patriotique ; — que les souscriptions relatives à ce dernier objet, ont commencé à peu près à la même époque, — qu'elles sont restées ouvertes jusqu'à l’arrivée des pleins pouvoirs, en vertu desquels la Garantie a été signée ; — et que c’est seulement alors que le dernier résultat de cette souscription a été adressé au Ministre,