Variétés révolutionnaires

LA DUCHESSE DE TOURZEL 229 humilié, par ces mots : « Quel beau jour, sire, que celui où les Parisiens vont vous posséder ! »

La vie de la famille royale dans le palais des Tuileries, entouré chaque jour par une foule indiscrète et quelque peu cruelle dans sa curiosité, était singulièrement triste et monotone. Mme de Tourzel, plus spécialement occupée de l'éducation du Dauphin, dont elle enregistre avec une complaisance bien naturelle les réparties d'enfant précoce, nous a fait un tableau à peu près inédit de la vie de ces souverains comme exilés dans leur capitale. Elle nous montre, en particulier, l'Autrichienne amendée par la mauvaise fortune, se livrant chaque après diner avec son mari au passe-temps hygiénique et moral du jeu de billard. La gouvernante des enfants de France sortait rarement, sa santé du reste commençait à s'altérer, et elle était au lit avec une fièvre hépatique le jour de l'échauffourée dite des Chevaliers du poignard. Tout au plus accompagnait-elle le Dauphin dans le jardin réservé, où il jouait avec quelques officiers de la garde nationale dévoués à la cour, revêtu d'une armure moyen âge fabriquée pour lui par le patriote Palloy. III

Cependant le roi songeait sérieusement à quitter Paris pour y rentrer à la tête des régiments restés