Variétés révolutionnaires

LA JEUNESSE DU CONVENTIONNEL ROMME 259

tallation luxueuse, avec des cabinets d'histoire naturelle, de physique, d'anatomie, et une bibliothèque vraiment royale. Le nouveau préceptéur se livra tout entier à l'éducation de son élève, apprenant le russe pour le lui enseigner, car l'enfant, né à Paris ne Savait que le français. Cette éducation était riSoureusement scientifique ; le maître faisait à son élève, d'abord indiscipliné et assez mal doué naturellement, des remontrances par écrit, véritables mémoires que l'enfant devait méditer en son particulier. Le jeune naturel de Riom se trouve fort à l'aise dans ce milieu nouveau. Il'admire, en bon disciple des Encyclopédistes, la grande Catherine, l'Egérie de Voltaire et de Diderot, lui baise la main au palais de Czarkozélo, et lui fait offrir par Strogonoff un encrier mécanique construit par lui, indiquant le Mouvement du soleil, de la lune et des planètes, les mois, les jours et les heures, travail bien digne de l'inventeur du calendrier révolutionnaire, dont, avant la Convention nationale, profita la Sémiramis du Nord. Au palais Strogonoff, Romme vit de près la haute société russe, surtout les savants comme le naturaliste Pallas, le fils du grand Euler et les principaux membres de l'Académie des sciences, présidée par la princesse Daschkoff qui avait recu cette direction par plaisanterie, à la place du commandement d'un régiment de gardes qu'elle réclamait de Catherine II.

C'est à ce moment que Gilbert Romme s’éprit de