Variétés révolutionnaires

LA JEUNESSE DU CONVENTIONNEL ROMME 261

avaient parcouru une notable fraction de la surface du globe et amassé une quantité énorme de matériaux. Romme était particulièrement fier des progrès de son élève, dont il avait conquis la confiance ; l'esprit et le corps de l'enfant s'étaient également fortifiés pendant ces longues caravanes à travers des terres imexplorées.

romme, en dépit de la place privilégiée qu'il s'était faite à Saint-Pétersbourg par ses travaux etses voyages, avait la nostalgie de la France. Il suppliait depuis quelque temps le comte Strogonoff de le laisser repartir. Cette séparation coûtait au grand seigneur russe, qui cherchait à la retarder par de faux-fuyants. L’ombrageuse fierté de Gilbert s'émut. Il se retira à l'ambassade française chez M. de Ségur. Des amis communs s'entremirent; le précepteur consentit à rester un an de plus pour visiter avec Popo l'Ukraine et la Russie méridionale, après quoi ils devaient partir ensemble pour la France. C'est au commencement de 1786 que les deux amis se mirent en route pour la Crimée, où, l'année suivante, dans un voyage féerique, Potemkin allait faire passer son illustre maîtresse entre de longues décorations d'opéra. Ils parcoururent Kerson, Azow, les bouches du Tanaïs, Sébastopol, la mer Noire, le Bosphore, le Danube. Popo, rentré dans sa famille, fut nommé aide de camp de Potemkin,avec le grade de capitaine et reçut l’autorisation de visiter les pays étrangers pour compléter son éducation.

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