Variétés révolutionnaires

one VARIÉTÉS RÉVOLUTIONNAIRES

preuve de cet orgueil en écrivant à M. de Marbeuf: « Sije suis coupable, veuillez ajouter aux bontés dont vous m'avez honoré la grâce de me retirer de Brienne et de me priver de votre protection. » Comme le fait fort bien remarquer M. Iung, c'est déjà le système dont abusera plus tard le général pour imposer sa volonté à ses supérieurs ; il offre sa démission.

Le jeune Corse se proposait d'entrer dans la marine, mais son numéro de classement ne lui permettant pas le choix de cette arme, il se résigna à opter pour l'artillerie. À quinze ans il sortit de Brienne pour entrer à l'école militaire de Paris comme cadet-gentilhomme. Son père, toujours gôné, vint à la fin de cette année poursuivre en France ses revendications contre les jésuites à propos de la succession Odone , et solliciter des fonds auprès du gouvernement pour créer une pépinière de mûriers. Il s'arrêta à Montpellier où il mourut, à trente-huit ans (février 1785), d'un cancer à l'estomac, la maladie héréditaire des Bonaparte, en maudissant les prêtres et les congrégations spoliatrices. Ce coup terrible rendaït Napoléon chef de famille, Ilsortit peu après de l'Ecole militaire avec le numéro 42 sur cinquante-huit élèves promus officiers. Ses examens n'avaient pas été brillants, mais ses notes sont curieuses à consulter ; elles portent : « silencieux, capricieux, hautain, extrèmement égoïste, ambitieux et aspirant à tout ». Le premier septembre 1785 fut signé le décret qui nom-