Variétés révolutionnaires

LE GÉNÉRAL BONAPARTE 271 congé. Son colonel, M. de Campagnol, le lui refusant, il s adressa au général qui le laissa partir pour la Corse.

Dès son arrivée à Ajaccio, Napoléon fréquenta assidûment le club des jacobins. Mais l'Assemblée législative, en présence des complications de la politique extérieure, venait de mettre tous les régiments sur le pied de guerre et de rappeler sous les drapeaux les officiers en congé, les convoquant pour une revue fixée entre le 25 décembre 1791 et le 10 janvier 1792. Les absents devaient être destitués ; Napoléon né s'émut pas : il était si peu Français ; il resta en Corse, malgré les promesses formelles faites à son colonel, et fut rayé des contrôles du 4° régiment. En sa qualité d'officier révoqué, il se fit nommer lieutenant-colonel d’un régiment de volontaires et fomenta une nouvelle émeute dans les rues d'Ajaccio. Blâmé par le directoire du département, dénoncé au ministère de la guerre par les autorités militaires, il se trouvait sous le coup d'une accusation Capitale pour rebellion et désertion en face de l'ennemi. Il partit pour Paris, après s'être fait donner par le maréchal de camp Rossi et par Paoli de faux certificats d'obligation de résidence, et par le club des jacobins d'Ajaccio un certificat de civisme. En débarquant à Marseille (mai 1792), il apprenait la nouvelle de la déclaration de guerre à l'Autriche.

Aussitôt arrivé à Paris, il réclamait au ministère son grade. Malheureusement ses incartades de

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