Vergniaud : 1753-1793

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au clergé la tenue des actes de l’état civil, attaque le club des Jacobins, flétrit les dénonciations, et jugeant enfin que le seul moyen d'arrêter l’émigration est de porter la guerre chez ceux qui l’encouragent, il vote pour la guerre en disant : « L'état où nous sommes est un véritable état de destruction qui peut nous conduire à l’opprobre et à la mort. Aux armes done, hommes libres, défendez votre liberté, assurez l’espérance de celle du genre humain ou bien vous ne mériterez pas sa pitié dans vos malheurs. »

Maisles conseillers du roi sonthostiles àl'Assemblée. Si le duc de Narbonne a quitté le ministère, Delessart, le ministre des affaires étrangères qui, par ses faiblesses, a lâchement trahi la confiance de la nation, est encore au pouvoir et sa chute est résolue.

Brissot l’accuse tout d'abord; puis Vergniaud lui adresse, en montrant de la mainle palais des Tuileries, cette terrible apostrophe : « De cette tribune où je vous parle, on aperçoit le palais où des conseillers pervers égarent et trompent le roi que la Constitution nous a donné, forgent les fers dont ils veulent nous enchaîner et préparent les manœuvres qui doivent nous livrer à la maison d'Autriche. Je vois les fenêtres du palais où l'on trame la contre-révolution, où l’on combine les moyens de nous replonger dans les horreurs de l'esclavage après nous avoir fait passer par tous les désordres de l’anarchie et par toutes les fureurs de la guerre civile. Le jour est arrivé où vous pouvez mettre un terme à tant d’audace. L’épouvante et la terreur sont souvent sorties, dans les temps antiques et au nom du despotisme de ce palais fameux; qu'elles y rentrent aujourd’hui au nom de la loi... »

Ces audacieuses menaces qui conduisirent le mal-