Vergniaud : 1753-1793

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Puis, sur l'invitation de ce Magistat, M. l’Avocat Général Demartial s’est levé et a donné lecture du discours de rentrée.

MoNSIEUR LE PRÉSIDENT,

MESSIEURS,

La diminution du nombre des Magistrats du Parquet, et la délégation de M.le Procureur Généralm'imposent, après deux ans, l’obligation d’inaugurer par un nouveau discours la reprise de vos travaux. Vous êtes donc contraints, à mon vif regret, de m'écouter encore une fois et je vous supplie de m'accorder votre bienveillance, car je me sens écrasé par la grandeur du sujet que j'ai imprudemment choisi. Mais il m'a semblé bon d'utiliser le décret impérial de 1810 à honorer la mémoire d’un de nos compatriotes, de l’orateur le plus éloquent de l’Assemblée législative, du plus pur et du plus désintéressé des Girondins. Déjà son buste avait été placé dans la salle des PasPerdus à côté de ceux de d’Aguesseau, de Turgot etde Martignac ; mais cet hommage ne suffit pas et, sans me laisser influencer par les considérations qui, jusqu’à ce jour, ont empêché mes nombreux prédécesseurs d'entreprendre une semblable tâche, j'ai voulu faire revivre ici, un moment, le brillant avocat de Bordeaux et le législateur éminemment patriote qui, adversaire résolu de tous les despotismes, est mort après avoir pendant dix-huit mois jeté sur la tribune française