Vergniaud : 1753-1793

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l'Assemblée nationale? Veulent-ils régner sur des villes abandonnées, sur des champs dévastés? Quelle est au juste la quantité de larmes, de misère, de sang, de morts qui suffit à leurs vengeances? Où sommesnous enfin? Dans quel abîme veut-on nous entrainer ? Et vous, Messieurs, qu'allez-vous entreprendre de grand pour la chose publique ?..…….

» Le roi a refusé sa sanction à votre décret sur les troubles religieux. Je ne sais si le sombre génie de Médicis et du cardinal de Lorraine erre encore sous les voûtes du palais des Tuileries, si l'hypocrisie sanguinaires des jésuites Lachaise et Letellier revit dans l'âme de quelques scélérats..…., je ne sais si le cœur du roi est troublé par des idées fantastiques qu’on lui suggère, et sa conscience égarée par les terreurs religieuses dont on l’environne. Mais il n'est pas permis de croire, sans lui faire injure et l'accuser d'être l'ennemi le plus dangereux de la Révolution, qu'il veuille encourager par l'impunité les tentatives criminelles de l’ambition pontificale.

» Je vais parler sans autre passion que l'amour de de la patrie et le sentiment profond des maux qui la désolent.… Fidèle à mon serment de maintenir la Constitution, de respecter les pouvoirs constitués, c’est la Constitution seule que je vais invoquer.

» C’est au nom du roi que les princes français ont tenté de soulever contre la nation toutes les cours de l'Europe. C’est pour venger la dignité du roi que s’est conclu le traité de Pilnitz et formée l'alliance monstrueuse entre les cours de Vienne et de Berlin; c’est pour défendre le roi qu'on a vu accourir en Allemagne, sous les drapeaux de la rébellion, les anciennes compagnies des gardes du corps; c’est pour venir au secours du roi que les émigrés sollicitentet obtiennent