Vergniaud : 1753-1793
Se l'Assemblée et répondant à l'héritier de tant de rois qu'il voyait seul, éperdu, aux pieds de la tribune : « Sire, lui dit-il, vous pouvez compter sur la fermeté de l’Assemblée nationale; ses Membres ont juré de mourir en maintenant les droits du peuple et les autorités constituées. » |
Ces paroles furent immédiatement suivies du bruit de la fusillade : des balles traversèrent le manège, et Rœderer vint annoncer la prise des Tuileries. La lutte, que, depuis trois années, la royauté soutenait contre la Révolution était terminée; la royauté avait succombé.
Aussitôt un comité se forme au sein de l’Assemblée, délibère quelques instants, et Vergniaud, sombre et visiblement inquiet, prononce ces paroles :
« Je m'en rapporte à la douleur dont vous êtes pénétrés pour juger s’il importe au salut de la patrie que vous adoptiez cette mesure sur-le-champ. Je demande la suspension du pouvoir exécutif, un décret pour la nomination du gouverneur du prince royal. Une convention prononcera sur les mesures ultériéures. Le roi sera logé au Luxembourg. Les ministres seront nommés par l’Assemblée nationale. »
Tandis que, du dehors, le peuple obstiné demandait la déchéance, l’Assemblée rétablissait le ministère girondin, mais y faisait entrer Danton comme ministre de la justice, et décrétait la Convention. C’en était fait; l’Assemblée venait d'abdiquer près de la royauté abattue et la commune, s’emparant du pouvoir, décidait que la famille royale serait enfermée au Temple.
Le temps est venu où Vergniaud, désillusionné, abreuvé d’amertumes, va combattre la Terreur qui se lève, et jusqu’à la mort cette fois, s’efforcera d’ar-