Vergniaud : 1753-1793
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ont vaincu le temps ; l’étranger qui passe s'étonne de leur grandeur; s’il veut y pénétrer, qu'y trouve-t-1l? Des cendres inanimées et le silence des tombeaux... »
Se plaçant enfin au lendemain du jour où la fatale sentence aura reçu son exécution, et où une réaction inévitable se sera produite contre la Convention ellemême, Vergniaud, évoquant le souvenir de Charles I°* et de Cromwell, termine ainsi: « Qui me garantira qu’à ces cris séditieux de la turbulence anarchique ne viendront pas se rallier l'aristocratie avide de vengeance, la misère avide de changement et jusqu’à la pitié que des préjugés invétérés auront excitée sur le sort de Louis ? Qui me garantira que, dans cette nouvelle tempête où l’on verra ressortir de leurs repaires les tueurs du 2 septembre, on ne nous présentera pas, tout couvert de sang, et comme un libérateur, ce défenseur, ce chef qu’on dit être devenu si nécessaire? Mais à quelles horreurs ne serait pas livré Paris !.... Quelles mains essuieraient vos larmes et porteraient des secours à vos familles désespérées ?
» Iriez-vous trouver ces faux amis, ces perfides flatteurs qui vous auraient précipités dans l’abîme ? Ah! fuyez-les plutôt, redoutez leur réponse. Je vais vous l’apprendre. Vous leur demanderiez du pain, ils vous diraient : Allez dans les carrières disputer à la terre quelques lambeaux sanglants des victimes que nous avons égorgées. Ou voulez-vous du sang ? Prenez, en voici. Du sang et des cadavres, nous n'avons pas d'autre nourriture à vous offrir. Vous frémissez.. O ma patrie, je demande acte à mon tour des efforts que je fais pour te sauver de cette crise déplorable ! »
La magnificence de ce langage causa une indicible émotion, qui, malheureusement, eut le temps de se