Vergniaud : 1753-1793
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Pendant que les sections s’assemblaient et recherchaient les moyens d'obtenir tout à la fois l’acquittement de Marat et l'accusation des Girondins, Vergniaud, que la mort guettait déjà, oubliant les dangers ou ne voulant pas les voir, préparait un grand discours sur l'achèvement de la Constitution, «le seul port, disait-il, où le pays puisse trouver son salut». Sourd aux bruits du dehors, insensible aux menaces, il venait, le 8 mai, supplier la Convention de « substituer enfin aux oscillations du hasard, aux emportements des passions, un mouvement sagement combiné qui devienne pour le corps politique, le principe d'une nouvelle vie ». Rappelant que Montesquieu dont il se montrait le disciple inspiré, avait écrit que les républiques ne peuventse soutenir que par la vertu, il posait cet autre principe : « Tout législateur doit consulter la nature et la politique : la nature, puisqu'il fait des lois pour des hommes, la politique, puisqu'illes fait pour des hommes en société environnés d’autres hommes en société », et développant cette double pensée, l’appliquant aux républiques de Sparte, d’Athènes, de Rome, il recherchait ce que devait être en France le gouvernement républicain pour favoriser le génie national et satisfaire ses aspirations.
Après avoir établi que la Constitution devait garantir la liberté, l'égalité, la justice et le maintien des propriétés (car « chaque déclamation contre les propriétés voue quelque terre à la stérilité et quelque famille à la misère »), il terminait en disant : « Je voudrais y distinguer la partie organique du gouvernement et les institutions morales qui font aimer le gouvernement, qui corrigent les défauts et perfectionnent les qualités du caractère national, qui inspi-
rent cet enthousiasme de la patrie auquel les Grecs