Vergniaud : 1753-1793

durent la journée de Marathon, auquel nous-mêmes nous devons les palmes que nous avons cueillies dans les gorges de l’Argonne. »

Ce discours était suivi d’un questionnaire où se trouvait prévu tout ce qui touche l’organisation d’un pays : pouvoir central, représentation nationale, suffrage universelourestreint, administration, justice, relations extérieures, force publique, liberté civile, et qui se terminait ainsi : « Quelles sont les institutions morales qu’il conviendrait de rendre constitutionnelles ? »

Plus on avance, Messieurs, dans l'étude de ce grand caractère et plus on déplore l’acharnement insensé et cruel de ceux qui le ravirent à la France dans la plénitude de l’âge et dans la plénitude du génie. Les principes nouveaux posés par la Révolution exigeaient la refonte générale de nos lois. Qui donc, plus que Vergniaud, par sa haute philosophie, par sa froide raison, par cettenotion si exacte des devoirs du législateur recherchanteommebut suprêmel'accord desloisavecles mœurs était capable de concourir à cet œuvre impérissable? Le discours du 8 mai démontre à lui seul que Vergniaud ressemblait à s'y méprendre au portrait du grand législateur tracé par lui lors des funérailles de Mirabeau.

Mais les événements se précipitèrent, et il fallut bientôt abandonner les discussions scientifiques pour répondre à l'adresse présentée au nom de trente-cinq sections, par le Conseil général de la Commune, et demandant l'expulsion de vint-deux Girondins. Guadet proposa de réunir les Assemblées primaires, de leur soumettre la pétition et de rendre le pays tout entier juge de la conduite des députés dénoncés. C'était leur salut, mais ce pouvait être aussi la déclaration