Vergniaud : 1753-1793

ne

sœur, il lui dit : « Je commence par te prévenir qu'il faut que tu me fasses un compliment....…., nous ne pouvions pas remporter une victoire plus complète et ce succès me dédommagera des petits procès que j'ai perdus. »

Les trois autres intéressentdes prêtres. L'un repoussait une accusaiton portée contre lui par une fille-mère; l’autre était en lutte avec le seigneur de sa paroisse ; le dernier, enfin, avait appelé devant le Tribunal l’archevêque même de Bordeaux, lui reprochant de refuser son visa à la concession papale d’une chapelle dans l’église métropolitaine de Saint-André. Ce mémoire eût été fort intéressant à analyser; mais la route à parcourir est longue et je n'ai pas cru devoir m'attarder davantage.

La réputation de Vergniaud grandissait, et il eût rapidement conquis le premier rang au barreau bordelais, si son apathie, sa nonchalance, ses désirs de rêverie ne l’eussent trop souvent éloigné du palais; ses efforts étaient subordonnés à l’état de sa bourse. Un jour, un procureur lui apporte deux dossiers, et comme il s’apprêtait à lui expliquer l’une des affaires, Vergniaud se lève, va à son secrétaire, contemple sa petite fortune, en est satisfait, et rendant les procédures à son interlocuteur ébahi et mécontent, le prie de les porter à moins riche que lui.

Plus tard, Vergniaud se rend à la campagne pour étudier de nombreux :dossiers contenus dans une énorme valise. Il s’installe, entreprend bientôt avec ses hôtes les longues promenades et les longues causeries qu’il chérissait, et le jour du départ arrive sans que la valise ait été débouclée. « Mais vous n’avez pas délié vos paperasses », lui dit-on, et Vergniaud, tirant de sa poche deux écus : «J'ai encore six livres,