À la recherche de la fortune du duc d'Orléans (1793-1794) : lettres inédites du général Montesquiou à Francis d'Ivernois
A LA RECHERCHE DE LA FORTUNE DU DUC D'ORLEANS 39
il vous en revient tant, mais cela dépend des événements ; voilà les risques que vous courez, voilà ce que vous pouvez espérer; M. votre père m'avait à cet égard honoré de sa confiance, voulez-vous me la continuer, je ferai en sorte que vous n'ayez pas à vous en repentir. — M. B. ayant fait précisément le contraire, il faut, comme je vous le disais, prévoir la nécessité de guerroyer, et s'assurer du nerf de la guerre. Au reste il n'y a rien à désirer du côté delasagesse, de la sagacité et du zèle, à la conduite de Desm. C’est à tous égards un excellent homme, et l'intérêt que je prends à son sort ajoute beaucoup au désir que j'ai de voir le succès couronner ses travaux. L’aimable et judicieuse assistance que vous nous continuez, mon cher ami, mérite assurément et obtient toute la reconnaissance de M.Ch. Ilme charge expressément dans ce moment de vous en assurer, et de vous dire qu’il regarderait comme le plus beau jour de sa vie celui où il pourrait vous la témoigner luimême. Il est depuis avant-hier réuni à moi ici, et j’ai lieu d'espérer qu’il y sera aussi tranquille et aussi ignoré que nous le désirons. Son ancienne gouvernante est partie il y a quinze jours pour la Hollande, et la jeune sœur a été remise à M"° sa tante.
L'affaire des diamants me paraît beaucoup plus simple que l’autre. M. Walk... me semble tout aussi dépositaire que M. de la Cour l'était. La pièce originale qui le conslate existe; les valeurs déposées existent en même nature; les héritiers de M. D. me paraissent en droit de les arrêter par voie d’opposilion partoul où elles se trouvent, jusqu’à ce qu'on leur ait démontré qu’elles ne leur appartiennent pas.
Nous sommes bien tristes ici depuis que nous sommes instruils du désastre des alliés en Flandre, et particulièrement de ceux du duc d’York. La multitude des armées françaises supplée à tout ce qui leur manque, et ce fléau du genre humain menace en effet l’univers policé. On vient de prendre en Angleterre des précautions vigou-