Catherine II et la Révolution française d'après de nouveaux documents

LA FRANCE DE L'ENCYCLOPÉDIE 21

que comme un bavardage. » (1) Ou bien quand elle lui éerit que les populations de Tver et de Smolensk, acceptent ces nouveaux règlements « à bras ouverts, » (2) et : «11 y a dans tout cela une cour d'équité qui fait des merveilles et que nos gens les plus au fait de la chicane appellent déjà présentement le tombeau de la chicane ; elle a fini un grand nombre de procès à Smolensk et réconcilié des familles que la discorde désunissait depuis longues années : enfin, on la trouve délicieuse ; elle ne déeide rien, elle ne signe rien ; elle ne punit personne, elle est sans appel en matière de procès et on l’adore. » (3)

Nous savons que la législomanie de Catherine procécédant parfois « par enjambées, » et d’autres fois allant « clopin-elopant, » ne fut pas toujours heureuse. Il n'ya qu’une chose qui n’est pas douteuse, c’est son intention de travailler au triomphe del'équité. Nous savons également que ses règlements administratifs. dont elle fit faire ure traduction en allemand qu’elle envoya à Voltaire et à Grimm, — ils reçurent leur approbation, — ne mirent pas fin aux longueurs ef aux iniquités de procédure, ni aux abus. Mais la volonté de redresser des abus ressort de toutes ces réformes, et il y faut voir aussi l’esprit dans lequel elles furent faites. Elles portent nécessairement l'empreinte de Montesquieu, de Beccaria, de Voltaire et des encyclopédistes. L’Impératrice s'inspira d’eux.

Il serait difficile de relever toutes les contradictions

(£) Lettre à Grimm du 29 nov. 1775. (2) Lettre à Grimm du 20 janvier 1776, (3) Lettre à Grimm du 48 avril 1776.